LA REGLE DU TAASIB DANS LA MODAWANA

En 2022, lors de son discours à la Fête du trône, le Roi du Maroc Mohammed VI a prononcé une déclaration marquante : « Je ne peux autoriser ce que Dieu a prohibé, ni interdire ce que le Très-Haut a autorisé ». Cette déclaration a ouvert la voie à une réforme du code de la famille marocain, en particulier en ce qui concerne l'héritage.

Dans le droit marocain sur l'héritage, il y a une règle importante appelée « Taasib » qui est régit par l'article 336 du code de la famille.

Selon cet article « En l’absence d’héritiers à fardh, où lorsqu’il en existe et que les parts fardh n’épuisent pas la succession, celle-ci ou ce qu'il en reste après que les héritiers à fardh aient reçu leurs parts, revient aux héritiers par taâsib ».

En d'autres termes, le Taasib est une règle qui s'applique lorsqu'une personne décède et laisse des biens à hériter. Certains héritiers ont des droits réservés, appelés « héritiers réservataires ». Ce sont les premiers à recevoir une part de la succession. Ils ont une priorité sur les autres héritiers.

Si les héritiers réservataires existent, ils reçoivent leur part de la succession et ce qui reste après leur attribution revient aux autres héritiers, appelés « héritiers Aceb ». Ils ont droit à ce qui reste, mais seulement si les parts des héritiers réservataires ne prennent pas tout l'héritage.

Cependant, si les parts des héritiers réservataires épuisent la totalité de la succession, alors l'héritier Aceb n'aura droit à rien.

Cette règle du Taasib établit un ordre de priorité pour les héritiers, en commençant par les fils, puis en passant aux descendants masculins des fils, aux frères, aux descendants masculins des frères, aux oncles et enfin aux descendants masculins des oncles, conformément aux dispositions de l'article 338 du code de la famille.

Cependant, un groupe d'organisations et d'associations de défense des droits pense que cette règle du Taasib est discriminatoire envers les femmes et ne correspond pas aux valeurs d'égalité entre les sexes. Ils demandent donc que cette règle soit supprimée lorsque la fille est présente seule ou en l'absence du fils, ainsi que lorsque la petite-fille est présente seule ou en l'absence du fils du fils.

Et vous, êtes-vous pour ou contre la suppression de cette règle religieuse ?